L’Œilécrit, photos de [et commentées par] Pierre Perrin

Le retour de l’enfant prodigue
Un cliché en liberté et son commentaire

Campagne Rentrer chez soi, fût-ce dans le plus reculé des villages, n’est-ce pas un bonheur ? D’autres ont en tête les grands espaces, l’inconnu, la révolution. Partir attendra bien… que le souffle soit rompu.

On s’approprie surtout ce qui tient dans la main, et encore la douce main rêve-t-elle de lâcher prise. La liberté, c’est le possible devant soi – ou l’impossible ? Qui enfourcherait ses ergots pour fouetter ses propres fantasmes ?

Qui tient ses rêves noie ses peines. Il n’a pas soif. Il n’est pas étanche pour autant, mais poreux à des bonheurs qui l’enlacent tel un lierre. Qu’importe la conquête, le conquérant et le vaincu !

L’avenir est pareil à cette ronce. A-t-il fleuri ? Sera-t-elle arrachée ? Qui s’égratignera sur elle, sur lui ? Quelle démesure gagne jamais le soleil ni la mort ? Paix à nos rêves. La beauté, toute la beauté suffit à la grandeur de l’homme. Et quand même elle ferait défaut, il reste la chaleur de la paupière, le pouvoir de la clore un instant, pour mieux la rouvrir et sourire.

Pierre Perrin, Le retour de l’enfant prodigue, [2003]

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